International Competitions and Architectural Quality in the Planetary Age. International symposium organised by the Research Chair on Competitions and Contemporary Practices in Architecture at Université de Montréal (16-17 March 2012)


Friday, March 16th, 2012 AM

public conference with registration
am lecturer institution
8:30 Anne Cormier
Opening Words
Director, School of Architecture
Université de Montréal
www.arc.umontreal.ca
Canada
8:40 Jean-Pierre Chupin
Georges Adamczyk
What Can We Learn About Contemporary Architecture Through Research on Competitions in the World
Research Chair on Competitions and Contemporary Practices in Architecture (CRC)
Université de Montréal
www.crc.umontreal.caDirectors, Laboratoire d’Étude de l’Architecture Potentielle (LEAP)
Université de Montréal
www.leap.umontreal.ca
Canada
Session 1 : Can International Competitions Tackle Local Issues? (Case Studies from Europe)
Presidents: Jean-Pierre Chupin + Ian Chodikoff (report)
retour

Ian Chodikoff
Editeur en chef, Canadian Architect
rapport de session

Il est très clair que nous avons beaucoup à apprendre des pays nordiques, Belgique et Suisse quand il s’agit de renforcer la culture de concours de design. En outre, la culture des compétitions en France fournit une toile sociologique permettant de mieux comprendre la dynamique de ceux qui décident de participer au proces-sus spéculatif du concours d’architecture.
Comme Magnus Rönn l’a expliqué dans sa présentation, le bien-fondé – et les dilemmes- d’un processus de con-cours avec pré-qualifications tel que celui qui domine en Suède par exemple, présente des limites définitives à savoir quel genre de firme est admis pour participer à des compétitions. Dans le contexte plus large de livraison d’une architecture de haute qualité, il reste difficile de savoir si ce genre de concours est le meilleur système disponible aux architectes. Ceci est particulièrement vrai, compte tenu du graphique présenté par le professeur Rönn illustrant l’équilibre entre la réalisation de la « bonne qualité» de l’architecture par rapport à la « meilleure qualité » de l’architecture à travers le processus du concours à la réalisation. Certes, le moment critique et déterminant pour la réussite d’un bâtiment se trouve pendant la phase de construction quand les développeurs et ingénieurs déterminent ce qui doit être la « bonne qualité » – un facteur déterminant qui est souvent diamétralement opposée non seulement aux  intentions initiales de l’architecte, mais aussi à la satisfaction de L’usager face au bâtiment lui-même. Comme Rönn suggère, un processus de concours strict exigeant une évaluation rigoureuse avant-qualification, et le désir d’un client de minimiser les risques lors de la négociation des services de l’architecte, peut en effet compromettre le potentiel de l’excellence du design en Suède et peut-être ailleurs.
Cela fut reflété par David Vanderburgh et Carlo Menon qui ont examiné la situation plus hétérogène du processus des concours en Belgique. La plus grande source d’inspiration que l’on peut tirer de leurs recherches est la capaci-té à rester concentré sur les intentions d’un concours de design pour s’assurer que les résultats démontrent une innovation, pertinence politique et excellence du design. L’allusion de Vanderburgh au « doigt » et à la « lune » sont importants – la «lune» représente les buts du concours tels que définis par l’autorité publique, et le règlement est considérée comme « le doigt. » Un «doigt» bien orienté restera fermement pointé vers la lune, assurant ainsi le succès du concours et du bâtiment qui en résulte. Vanderburgh et Menon présenter des exemples convaincants où le règlement de concours fut mal conçu, ou contenait une définition vague de ce que les organisateurs désiraient atteindre en organisant un concours. Si des concours de design avaient des manières claires pour mesurer le succès, les jurys seraient mieux préparés à garder leurs doigts pointés vers la lune, et par conséquent n’auraient pas sélectionnés des propositions vagues, tels que celle de l’architecte français Christian de Portzamparc pour la rue de la Loi à Bruxelles.
En Suisse, où de nombreux concours sont organisées pour une grande variété de types de bâtiments chaque an-née, Joris Van Wezemael et Jan Silberberger illustrent habilement l’importance d’un concours comme généra-teur de  développement économique, tout en reconnaissant que, malgré notre ère actuelle de mondialisation sans précédent, les architectes locaux seront (et peut-être devront) dominer le processus des concours, même si les organisateurs du concours souhaitent augmenter le nombre de soumissions internationales. Peut-être une compréhension rationnelle du contexte local social, politique et culturel est davantage susceptible d’engendrer un design de plus haute qualité? Citant leurs recherchesinto19th-siècle l’architecte Viollet-le-Duc qui a été en mesure d’organiser ce que nous considérerions comme un concours de design contemporain – qui est basé sur une connexion des intérêts des divers intervenants, avec les personnes impliquées dans le processus de conception et de construction les concours d’architecture peuvent être les outils les plus efficaces afin d’alimenter la visibilité et la légitimité d’un projet lorsque connecté au paysage politique et économique local.
Le sociologue français Jean-Louis Violeau a peut-être fourni l’une des explications les plus intéressantes quant à la capacité du concours d’architecture à attirer de jeunes talents. L’examen fait par Violeau de la généra-tion d’architectes nés entre 1967-1971 révèle une ouverture de la culture du design à un nombre croissant de non-élites, ainsi que de changement dans le modèle des aspirations et de la formation professionnelle de cette généra-tion d’architectes. Bien sur, la décentralisation de l’éducation et de l’apprentissage a contribué à un nouveau sens de jeunisme, permettant le défi permanent d’équilibrer jeunesse et risque. Ironiquement, un optimisme peut être tirée de l’évaluation que Violeau fait de la société française en pleine évolution, où une nouvelle forme de l’argumentation pour la prochaine génération d’architectes français – un équilibre des risques, de l’énergie, et même de cynisme peut fournir une nouvelle et saine culture du design, non seulement en France, mais dans la culture de concours d’architecture en général.

am lecturer institution
9:20 Magnus Rönn
Nordic Experiences of Architectural Competitions: From Prequalifications to Implementation of Winning Design Proposals
Associate Professor
School of Architecture and the Built Environment
Royal Institute of Technology, KTH, Stockholm
www.researchprojects.kth.se
Sweden
10:05 break
10:20 David Vanderburgh and Carlo Menon
Seeing Both the Finger and the Moon: Belgian Competitions in Their Representational Context
Professor
Université Catholique de Louvain
Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme
www.uclouvain.be
Cellule architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles
www.cfwb.be
Belgium
11:00 Joris van Wesemael (and Jan Silberberger)
We Have Never Been ‘Swiss’: Thoughts About Helvetic Competition Culture
Professor
University of Fribourg, Department of Geography
Socio-spatial Complexity Lab
www.geographiesofarchitecture.net
Switzerland
11:40 Jean-Louis Violeau
Nouveaux Albums des Jeunes Architectes and Europan: Advantages and Constraints of Two French ‘Trademarks’
Researcher and Professor
AUSser UMR 3329 CNRS
Laboratoire ACS, École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais
www.umrausser.cnrs.fr
France
12:30 lunch
Friday, March 16th, 2012 PM
public conference with registration
Session 2 : Are Competitions True Vehicles for the Critical Debate on Architectural Quality in an International Landscape of Media?
(Case Studies from Germany, USA, France and Canada)
Presidents: Georges Adamczyk + Fabiano Sobreira (report)
retour

Fabiano Sobreira
 Professeur, UNICEUB Universty Brasilia
Architecte, Parlement brésilien
Editeur, concursosdeprojeto.org
 
rapport de session

Cette session a rassemblé les rédacteurs en chef de revues d’architecture importantes en provenance du Canada (Canadian Architect), de France (d’architectures), d’Allemagne (Wettbewerbe-aktuell) et des Etats-Unis (Competitions). Ils ont été invités à discuter de la culture des concours dans leurs pays respectifs, du point de vue de leurs projets éditoriaux et en se concentrant sur la même question: est-ce que les concours sont de véritables véhicules pour le débat critique sur la qualité architecturale dans un paysage international de médias?
La première remarque à être mise en évidence à partir de leurs présentations est la différence historique en ce qui à trait à la politique et à la culture des concours dans chaque région (Amérique du Nord par rapport à l’Europe) et comment cela affecte leurs perspectives analytiques et éditoriales.
Aux Etats-Unis et au Canada les concours de design ne sont pas des instruments obligatoires, donc, dans ces pays on assiste à un débat permanent – parmi les professionnels, l’administration publique et de la communauté  – par rapport à la pertinence et l’importance des concours, sans compter les discussions sur les formats et les procédures, les réussites et les échecs . Selon Stanley Collyer (rédacteur en chef du magazine Competitions), les concours ouverts aux Etats-Unis sont historiquement peu nombreux et très espacés dans le temps, les professionnels pro-concours sont encore traumatisés par le résultat d’une décision juridique reliée aux barrières au commerce qui ne fut pas en leur faveur, au début des années 1970. Pour Ian Chodikoff (rédacteur en chef de Canadian Architect), en dépit d’une riche histoire des concours de design au Canada, spécialement au Québec, des «échecs» récents ont diminué la foi, dans les média – et dans la profession- quant à la viabilité du concours de design en premier lieu.
D’autre part, la France et l’Allemagne sont des pays ayant une tradition reconnue sur les politiques de concours, avec une bonne réception de la part des professionnels et de l’administration publique, malgré certaines controverses. Donc, les discussions furent davantage centrées sur l’impact de l’internationalisation des marchés (de l’Union Européenne et au delà) sur un système des concours déjà bien établi. Selon ThomasHoffmann-Kuhnt (rédacteur en chef de Wettbewerbe-aktuell), “les concours en Allemagne sont d’une importance extraordinaire» et la France, selon Emmanuel Caille (rédacteur en chef de d’A (d’Architectures) ” est devenue le terre decompétitions “.
Malgré les différences culturelles et politiques mentionnés, la plupart des intervenants partageaient les mêmes préoccupations sur la tendance récente dans le système des concours: le changement selon lequel de plus en plus les concours passent de concours ouverts à des concours sur invitation (restreint). Selon Thomas Hoffmann-Kuhnt, après l’introduction de la réglementation de l’Union Européenne (UE) dans les années 1990, la forme de concours la plus répandue est le concours ouvert limité, avec une procédure d’application, et, par conséquent, les concours en Allemagne sont passés de 600 à 300 par année. Emmanuel Caille nous rappelle que, après l’entrée en vigueur de la réglementation de l’UE, les organisateurs sont désormais tenus de dédommager les concurrents, ce qui rend pratiquement impossible la promotion des concours ouverts. Ce scénario, comme Hoffmann-Kuhnt l’explique, “conduit inévitablement à une situation où les mêmes bureaux établis sont sélectionnés plus souvent et les jeunes architectes n’ont que rarement l’occasion de participer”. Par ailleurs, les phases de pré-sélection sont “encore plus exposés au risque et une soumission à des cercles d’influence, puisque ces choix n’ont pas besoin d’être justifiés”,comme l’a déclaré Caille. Aux Etats-Unis, selon Collyer, dans les trois premières décennies après la Seconde Guerre mondiale, les concours ouverts étaient plus fréquents. Mais de nos jours, la plupart des concours pour les grands projets sont basés sur le format du concours sur invitation, et comprenant fréquemment des “star architects” sur la liste.
En ce qui concerne les expériences éditoriales décrites lors de la session, il est important de souligner l’importance et la tradition du magazine allemand Wettbewerbe-aktuell (compétitions à ce jour, en français). Fondée en 1971 (en 2013, il fêtera sa 500ème édition), son principe de base, une vaste documentation exempte de jugement, est encore conservée aujourd’hui. Comme l’a expliqué son rédacteur en chef, il a été conçu pour documenter les concours les plus importantes, dans une «approche  impartiale et sans porter de jugement”, délibérément sans examen critique. Ainsi donc, il diffère de la proposition éditoriale du magazine feançais d’architectures, qui, selon son éditeur, est un magazine d’architecture ayant l’ambition de porter un regard critique sur les concours et sur la production architecturale et «finissant toujours par la collecter des griefs, de faux aveux, et toutes sortes de rumeurs qui alimentent le drame qui se déroule dans chaque concours”. Le magazine Competitione a été confronté récemment à un changement de son projet éditorial: la publication trimestrielle, éditée depuis 20 ans, est maintenant une publication  électronique, résumée dans une publication imprimée en fin d’année, un Competitions Annual.
L’«ère de l’internet” a également été un sujet de discussions et de réflexions entre les éditeurs. Du point de vue de Collyer, l’inconvénient de l’ère d’Internet, avec sa réduction des coûts de publicité et de transformation, “est un abaissement des normes et la prolifération des concours d’idées”. Pour Hoffmann-Kuhnt, l’Internet a rendu possible la création d’une base de données sur les concours, ce qui rend possible à ses lecteurs d’ouvrir l’accès à touts les concours d’architecture à l’échelle européenne . Le rédacteur en chef de Wettbewerbe-aktuell a également annoncé un programme en ligne d’appel d’offres, ce qui permet un accès gratuit et dans lequel tout le matériel de concours peut être envoyés sans frais de poste ou impression coûteuse. Dans ce système, la phase d’application ou de la première phase d’un concours en deux phases peut être traités rapidement et de manière rentable.
Enfin, en ce qui concerne la question initiale, les intervenannt s’entendent sur l’importance des concours pour la qualité architecturale. Emmanuel Caille, malgré le fait qu’il considère que les compétitions sont parfois “le site de fantasmes cristallisés, de paranoïa, d’amertume et de jalousie”, reconnaît que la pratique des concours d’architecture a amélioré la qualité des bâtiments publics. Pour lui, du point de vue social, la participation à des concours internationaux est à la fois un moyen d’accéder au statut et l’effet de ce statut. Pour Collyer, un concours est “un instantanéde sur l’état de l’architecture et la société à un point dans le temps.” Chodikoff croit en “la capacité des concours à avoir un effet de levier sur la culture politique et économique locale” et qu’ils sont une composante, petite mais essentielle, de la construction de meilleures communautés. Pour Hoffmann-Kuhnt, les concours, à travers lesquels on peut détecter rapidement les nouvelles tendances de l’architecture, sont de véritables véhicules pour le débat critique sur la qualité architecturale.
Enfin, le concours HafenCity de Hambuourg, une etude de cas présentée par Thomas Hoffmann-Kuhnt, a été élue récipiendaire du Prix CRC pour un concours exemplaire, sélectionné par un jury à travers toutes les études de cas présentées par les intervenants lors de la conférence de Montréal, en mars 2012.

pm lecturer institution
2:00 G. Stanley Collyer Jr.
Evaluating Competitions: Clients, Administration and Results
Chief Editor
Competitions Magazine
www.competitions.org
USA
2:40 Emmanuel Caille
From Fascination to Promotion: Foreign Architects Invited to France
Chief Editor
La revue D’A (D’Architectures)
www.darchitectures.com
France
3:20 break
3:35 Thomas Hoffmann-Kuhnt
The Architectural Competition as Driving Force to the German Building Culture
Chief Editor
Wettbewerbe Aktuell
www.wettbewerbe-aktuell.de
Germany
4:15 Ian Chodikoff
Leveraging Design Competitions for Effective Urban Development
Chief Editor
Canadian Architect (Journal)
www.canadianarchitect.com
Canada
5:00 break
Friday, March 16th, 2012, 17:30
public event and lecture
retour
5:30 Keynote Speaker
Shohei Shigematsu
“Short List”
Partner/Director
OMA Office for Metropolitan Architecture, New York
www.oma.com
followed by a discussion with
Line Ouellet
From the Competition to the Built Project: An Open Research Process with the Client
Director
Musée National des Beaux-Arts du Québec (Québec)
www.mnba.qc.ca

 


Saturday, March 17th, 2012 AM

public conference with registration
Young Scholar Sessions (Call for proposals directed by Joris van Wezemael and Jean-Pierre Chupin)
How does the Internationalization of Design, Construction Services and Construction Markets Affect (the Appropriateness of) Competitions?
How do the Local and the Global, the Economic and the Cultural, the Ecological and the Aesthetic Intertwine in Jury-Based Decision-Making?
Session A
President and Report: David Vanderburgh
retour

David Vanderburgh
Professeur, Université Catholique de Louvain / Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme
rapport de session

Comment l’internationalisation de la Conception, des Services de Construction et du Marché de la Construction change les concours (et leur pertinence)?

Le point de vue apporté par cette session était plus riche que l’ensemble de ses majeures parties et a mené de façon intéressante au delà du sujet ostensible de la session. Un important thème sous-jacent qui a pris forme lors de la présentation et des discussions autour des quatre exposés était la question générale du bien-fondé du concours comme lieu de sélection et de jugement critique.
L’analyse longitudinale de Wilder Ferrer au sujet du concours PREVI sur des logements expérimentaux à Lima, au Pérou, a inauguré la session. La perspective historique de Ferrer est particulièrement intéressante, car elle démontre comment 1968, l’année du concours en question, est à la fois proche et très éloignée de notre situation actuelle. Dans des circonstances politiques très spécifiques, le Pérou a su attiré un large champ international de concurrents, et a décidé d’en profiter pleinement. Quarante ans plus tard, grâce à Ferrer et aux collègues de Post Occupancy Evaluations, on peut féliciter l’idéalisme de cet effort exemplaire mais aussi se questionner sur ce qu’il a engendré à long terme pour améliorer les conditions de logement sur le terrain. Ferrer a demandé à juste titre si la dimension internationale est nécessairement positive : elle affecte très certainement le jugement critique, et elle doit donc être contre-balancée par des énergies et expertises locales. L’excellent travail détaillé de Jonas Andersson sur les concours scandinaves dans le domaine des logements pour personnes-âgées a montré (du moins de façon implicite) que les concours n’assurent pas en eux-même l’évolution des pratiques culturelles et architecturales en la matière ; dans ce cas, ils ont servi à reproduire, même à renforcer, les inégalités nationales entre les pays scandinaves sur leur manière de traiter les personnes-âgées. Globalement fermés à une participation internationale, les concours qu’il a étudié ont surtout servi à perpétuer le contrôle des organismes nationaux de professionnels et des praticiens sur ce qui est considéré comme étant la «meilleure pratique».
Dans le fascinant article de Carmela Curcuzzela sur l’utilisation de l’énergie comparative, il est devenu clair que les échelles de classement environnementales comme LEED sont avant tout connues pour être une sorte de raccourci pour quantifier les critères à la place de jugements plus profonds ou plus subtiles de la part des jurys et des membres officiels. Si les jugements critiques sont court-circuités – avec ou sans la complicité du jury – on peut alors se demander si les concours peuvent servir la cause commune du développement durable.
De même, l’excellent article de Jan Silberberg au sujet de la curieusement baptisée «mention honorable» dans les concours Suisses, a souligné les difficultés juridiques et réglementaires causées par une sorte d’échappatoire légale autorisant les jurys à attribuer des projets à des équipes s’étant rendues elles-même inéligibles. Même quand tous les observateurs objectifs se mettent d’accord sur la meilleure solution, le règlement du concours peut parfois rendre sa sélection «illégale». Comment les organisateurs peuvent éviter de violer les droits des concourants tout en continuant d’exercer leur jugement critique avec le degré nécessaire de liberté intellectuelle, politique et professionnelle ?
Les concours d’architecture attirent les architectes précisément en raison de leur impression d’équité – «que le meilleur projet gagne». Le travail pragmatique effectué par le jury pourrait dans plusieurs cas militer pour l’introduction de critères avant inconnus ou implicites (Ferrer, Andersson), pour la réduction ou l’appréciation des critères (Cucuzzella), ou pour l’assouplissement des règles (Silberberg). Dans de tels cas, où la limite doit-elle être dessinée, et comment pourrait être légitimée la décision du jury ? Le jury, dira-t-on, est toujours penchés sur ces questions.
am lecturer institution
9:30 Wilder Ferrer
The PREVI 1968 International Competition on Experimental Housing Project in Lima, Peru: The Victory of Social Commitment
Assistant Professor and Doctoral Student
Federal University of Rio de Janeiro UFRJ (LABHAB)
Brazil
Peru
10:05 Jonas E. Andersson
Architectural Competitions, Demographic Changes, and Eldercare as Parameters in the Creation of Space for Universal Ageing
PhD, Assistant Professor
School of Architecture and the Built Environment
Royal Institute of Technology, KTH, Stockholm
Sweden
10:40 break
10:55 Carmela Cucuzzella
 International Standards, National Norms and the Architectural Competition: A Problematic Shift of Conceptual Focus
Adjunct Professor
Concordia University, Faculty of Fine Arts, Montreal
Canada
11:30 Jan Silberberger
Are European Union Directives Threatening Swiss Architectural Competition Culture?
Post-doc
University of Fribourg and ETH Zürich
Switzerland
12:05 lunch
Session B
President and Report: Nicholas Roquet
retour

Nicolas Roquet
Professeur, École d’Architecture, Université de Montréal
rapport de session

Les concours d’architecture peuvent être assimilés à une situation d’expérimentation, dans laquelle des équipes de conception élaborent des solutions multiples en réponse à une commande et à des procédures communes. Mais bien que ce modèle semble idéalement conçu pour générer l’utile, le bien et le nouveau, des  études de cas provenant de la Suisse, du Canada, de la Grèce et de la France suggèrent que le succès de concours d’architecture à cet égard n’est pas garanti. Au contraire, le caractère expérimental des concours dépend de questions complexes de procédure, de jugement et de contexte historique.
S’appuyant sur une analyse de projets récents de logements collectifs en Suisse, Antigoni Katsakou  remet ainsi en question la capacité de tels concours à favoriser l’innovation en termes de valeur ajoutée pour les usagers. Bien que le processus soit parvenu à inclure les parties prenantes et à promouvoir le réaménagement des friches urbaines, l’importance accordée à la création de bâtiments emblématiques a eu tendance à éclipser d’autres qualités potentielles, telles que l’intégrité conceptuelle des projets, leur conception spatiale innovante ou leur capacité à soutenir de nouveaux modes de vie. Selon Katsakou, ériger l’innovation en critère ne constitue pas en soi une garantie de solutions imaginatives : les organisateurs de concours doivent d’abord définir clairement les objectifs visés.
Camille Crossman interroge la nature du jugement par jury de manière plus fondamentale, faisant valoir que l’élaboration de critères objectifs et clairement catégorisés peut en fait se révéler contre-productive. Le  jugement architectural, soutient-elle, est nécessairement un cadre où différentes considérations se chevauchent, et où les questions éthiques, techniques et esthétiques doivent être synthétisées et mises en équilibre. Crossman décrit les délibérations du jury comme un espace d’expérimentation et de découverte, où les critères  sont  graduellement mis à l’épreuve en les confrontant aux projets soumis et aux intentions derrière le programme. En conséquence, l’un des objectifs d’un bon règlement de concours consisterait peut-être à stimuler et orienter l’intelligence collective du jury, en lui soumettant une série de questions critiques à débattre plutôt qu’une grille de critères à cocher.
Posant un regard rétrospectif sur les concours passés pour le Musée National de l’Acropole à Athènes, Sofia Paisiou démontre que la meilleure solution à un problème architectural n’émerge parfois que d’un processus d’expérimentation long et complexe. Dans ce cas-ci, le projet a été mis en œuvre seulement après la tenue de deux concours nationaux (1976 et 1979), un concours international d’idées (1989) et un ultime concours de design international en 2000. En apparence coûteux et inefficaces, cette longue succession de concours et leur internationalisation progressive ont servi en fait à révéler les enjeux complexes – urbains,  culturels et politiques –  sous-jacents au musée projeté. Les concours d’architecture ne peuvent cependant nous instruire que si leurs résultats (ou même leurs échecs) sont clairement communiqués et transformés en objet de débat public.
Revisitant enfin le célèbre concours international pour le Parc de la Villette à Paris, tenu en 1982, Bechara Helal examine deux manières distinctes par lesquelles les concours d’architecture se constituent en sites d’expérimentation – ou, en d’autres termes, produisent de nouvelles connaissances. Sous certaines conditions, soutient Helal, un concours peut servir de véhicule pour de nouvelles approches théoriques. Ainsi, à la Villette, les contradictions au sein du programme, le jury hétérogène et la crise disciplinaire des années 1970 ont tous contribué à élargir au maximum l’éventail de réponses possibles. Mais la nature expérimentale du concours de la Villette s’est également révélée à plus long terme, grâce à un vaste corpus de projets non réalisés qui a été systématiquement fouillé et théorisé au cours des décennies suivantes. Si les projets de concours sont bel et bien « des offrandes à l’architecture », alors les chercheurs d’aujourd’hui ont le devoir de les documenter, de les analyser et de les interpréter.

am lecturer institution
9:30 Antigoni Katsakou
Architectural Quality and the Iconic Status of Competition Proposals: A Study on Swiss Housing Competitions
PhD (EPFL)
Independent Scholar
Switzerland
10:05 Camille Crossman
On the Trajectories of Some Architectural Quality Criteria in Local and International Architectural Competitions
Doctoral Student
Université de Montréal (LEAP+CRC)
Canada
10:40 break
10:55 Sofia Paisiou
Merging the Local Concerns and Global Regulations in Construction Services: The Case of the Four Competitions for the New Acropolis Museum
Post-doc
University of Fribourg, Geography Unit
Greece
Switzerland
11:30 Bechara Helal
On the So-Called “Experimental” Nature of Architectural Competitions
PhD Candidate
Université de Montréal (LEAP+CRC)
Canada
12:05 lunch

Saturday, March 17th, 2012 PM

public conference with registration, followed by a private coordination seminar
 
Session 3: Can Digital Archiving of Competitions Projects Enhance the Building of a Planetary Architectural Culture?
Presidents: Thomas Kuhnt-Hoffmann + Denis Bilodeau (report)
retour

Denis Bilodeau
Professor Adjoint, École d’Architecture, Université de Montréal
rapport de session

Il est sans doute trop tôt pour se prononcer sur l’impact culturel de l’archivage numérique des concours d’architecture, cependant il apparaît évident que la culture des concours d’architecture traverse aujourd’hui une période de transformations significatives. Ceci se manifeste entre autres à travers le nombre croissant de publications consacrées à la documentation et à l’étude des concours. Outre les périodiques tels que ceux fondés il y a déjà plusieurs années par Stanley Collyer et Thomas Hoffmann-Kuhnt, respectivement éditeurs des revues Competition Magazine et Wettbewerbe–aktuel, plusieurs projets d’archivage numérique ont vu le jour récemment. Trois d’entre eux furent présentés lors du colloque.    
Ignazz Strebel, du ETH de Zurich, a démarré cette troisième session de conférences avec un projet fascinant d’archivage exhaustif et systématique des différentes étapes et procédures de concours impliquant la participation de tous les acteurs engagés. Dans ce projet, la collection de données produites, de l’étape de formulation de la commande jusqu’à la rédaction et la diffusion du rapport du jury, est totalement intégrée au déroulement du processus et est facilitée par l’implantation d’une procédure permettant l’archivage simultané et continu des documents générés durant toute la période du concours. Bien qu’informatisées, ces opérations d’archivage entraînent un certain alourdissement  bureaucratique, mais le véritable enjeu ici est le caractère responsable du processus.
De son côté, Fabiano Sobreira, architecte et chercheur rattaché au Parlement brésilien, a amené l’idée du « concours en ligne » qu’il a présenté brièvement à travers deux expériences tentées au Brésil pour la conception de projets d’envergures totalement différentes soit la construction d’un petit bâtiment communautaire et le développement d’un grand schéma d’urbanisme. Dans les deux cas, la numérisation de tout le processus du concours a été utilisée comme une stratégie permettant, selon l’auteur, de faciliter la communication entre les acteurs et d’encourager la diffusion de la culture architecturale. Plus important encore, cette formule semble ouvrir la voie à une plus grande démocratisation de l’architecture, de la planification urbaine et de la production du bâtiment, dans un pays qui, jusqu’à récemment, était encore une dictature militaire. À un niveau plus procédural, la proposition de Sobreira rejoint celle de Strebel dans sa volonté d’introduire plus de transparence  et de justice sociale à l’intérieur d’un processus laissant trop souvent place à d’obscures prises de décisions et à d’implicites jeux de pouvoir.
Finalement, Jean-Pierre Chupin, qui a dirigé la mise sur pied du Catalogue Canadien des Concours (CCC) à l’École d’architecture de l’Université de Montréal, souligne la valeur épistémologique  des banques de données numériques dédiées à la préservation systématique des propositions architecturales issues des concours. Introduisant la notion « d’architecture potentielle », Chupin considère les archives comme un instrument encourageant et accélérant la circulation, le transfert et l’adaptation des idées à l’échelle planétaire. Assistons-nous ici à l’émergence d’une nouvelle culture ? Il faut être prudent. Les banques de données ne constituent pas en soi une mémoire culturelle, pas plus que la réutilisation facile d’images à la mode ne garantit une plus grande créativité architecturale. Mais l’existence de banques de données ouvre la voie au développement de projets de recherche originaux qui commencent déjà à générer de nouvelles connaissances. Leurs impacts sur les pratiques et la production contemporaine de l’architecture sont à surveiller.
Les questions de mémoire collective, de responsabilité et de justice sociale ont souvent été associées au « pouvoir » des archives. Elles représentent également des enjeux fondamentaux pour le développement et la critique des concours d’architecture comme pratiques culturelles, professionnelles et institutionnelles légitimes visant la production d’un meilleur environnement.

pm lecturer institution
1:30 Ignaz Strebel
Capturing Competition Data: How to Involve Stakeholders in Building a Database on Architectural Competitions
Researcher
ETH Zürich, Department of Architecktur, ETH Wohnforum
www.wohnforum.arch.ethz.ch
Switzerland
2:10 Fabiano Sobreira
Design Competitions in Brazil: Building a Culture of Architectural Quality
Professor
UNICEUB Universty Brasilia
Architect, Brazilian Parliament
Editor, concursosdeprojeto.org
www.concursosdeprojeto.org
Brazil
2:50 Jean-Pierre Chupin
On the Changing Nature of Architectural Knowledge in a Multipolar World
Chief Editor
Canadian Competitions Catalogue (CCC)
www.ccc.umontreal.ca
Canada
3:30 Georges Adamczyk + Jean-Pierre Chupin
Announcement of the 2012 CRC/LEAP Prize for Exemplary Competition(selected by an international jury from the variety of cases presented by the speakers and on recommandation by a network of competition experts)
retour
 

The 2012 winner of the CRC/LEAP Prize for exemplary competition is:
HafenCity Hamburg competitions, Germany(2000 – 2010)

Further information and press release here.

Prix CRC/LEAP 2012

 

3:45 break / end of public conference

Saturday, March 17th, 2012 PM

private coordination seminar
pm speaker subject
4:00 Session presidents Critical Summary of the 5 Sessions
4:30 All
Moderated by Georges Adamczyk and Jean-Pierre Chupin
Plenary Session
Some Ideas for the Constitution of an International Network on Competitions
6:00 wrap up

 

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