Comment conjuguer la promotion de la qualité en architecture, la représentation des architectes canadiens et la critique d’un gouvernement fédéral, en particulier lorsque ce dernier infirme la décision d’un jury de concours au profit d’un vote du public ? Dans ce billet scientifique, nous examinons le rôle historique de l’Institut royal d’architecture du Canada (IRAC) face à l’ingérence politique dans l’attribution de contrats fédéraux pour des services d’architecture et, plus largement, nous nous interrogeons sur la capacité des architectes à critiquer les gouvernements et institutions démocratiques qui les représentent.
Un précédent billet signé par Jean-Pierre Chupin et Jacques White a déjà abordé la polémique entourant le résultat du concours d’architecture pour le Monument commémoratif de la mission du Canada en Afghanistan (1). Lancé en août 2019, ce concours est dorénavant entaché d’une controverse d’ingérence politique vivement critiquée par des parlementaires, des journalistes et des architectes à travers le pays. En effet, en juin 2023, Amy Meunier, sous-ministre adjointe à Anciens Combattants Canada, a envoyé un courriel laconique aux lauréats légitimes du concours dans lequel elle écrivait : « Malgré le fait que le jury a désigné votre concept comme le concept gagnant du concours, après mûre réflexion, le gouvernement du Canada a décidé de sélectionner le concept élaboré par [une autre équipe] et, par conséquent, d’octroyer le contrat à cette équipe » (2). En renversant la décision du jury d’experts représentant toutes les parties prenantes, le gouvernement fédéral a non seulement désavoué les règlements du concours, mais a également miné l’intégrité des processus et principes établis — ici comme ailleurs — en matière d’octroi de contrats par concours. Bien que déplorable, cette situation n’est toutefois pas sans précédent au Canada.
En comparaison avec d’autres précédents historiques, le cas du Monument commémoratif national de la mission du Canada en Afghanistan à Ottawa n’a cependant pas bénéficié du même soutien de l’IRAC qui, dans les faits, ne s’est pas prononcé publiquement dès les premières manifestations publiques. À travers l’histoire, l’IRAC a pourtant déjà fait montre d’une capacité à défendre l’intégrité des processus architecturaux face à divers gouvernements fédéraux, notamment en dénonçant publiquement l’ingérence politique dans des décisions qui doivent normalement être prises par un jury ou un comité de pairs, et parfois même dans des cas d’appels d’offres publics sans concours. La promotion de l’architecture à l’échelle nationale interdirait-elle, par principe, de critiquer — voire condamner — des décisions politiques et gouvernementales ?
L’IRAC face à l’ingérence du gouvernement fédéral à travers l’histoire
Pour retrouver un concours d’architecture ayant provoqué un scandale comparable à celui du Monument commémoratif national de la mission du Canada en Afghanistan, il faut remonter à la fin des années 1990. À l’époque, le gouvernement fédéral avait invalidé le choix du jury dans le cadre du concours pour l’ambassade du Canada en Allemagne à Berlin. L’IRAC s’était alors opposé publiquement à cette ingérence politique sans précédent dans l’histoire du pays. Sa présidente de l’époque, Eva Matsuzaki (1998-1999), avait fermement critiqué le gouvernement Chrétien en déclarant : « Les services d’architecture [découlant d’un concours] doivent être obtenus par un processus d’évaluation équitable et transparent, qui respecte la contribution unique de la profession d’architecte ainsi que les risques commerciaux et financiers pris par les firmes qui y participent. Le concours pour la conception de l’ambassade de Berlin a commencé par un processus de sélection ouvert. Cependant, le résultat a montré un manque de compréhension du processus architectural et a donné l’impression regrettable d’un processus fermé, voire ouvertement politique » (3).
Dans les années qui ont suivi, l’IRAC a activement collaboré avec Ottawa afin de rétablir l’intégrité des processus d’attribution de contrats résultant de concours organisés par le gouvernement fédéral, permettant ainsi de restaurer une certaine confiance au sein de la communauté architecturale du pays. Notons par ailleurs qu’il ne s’agissait pas de la première intervention publique de l’IRAC en réponse à des décisions gouvernementales controversées, comme en témoigne une chronique signée par le critique d’architecture Marco Polo en 1999 : « Le processus de sélection pour l’ambassade canadienne à Berlin a incité l’IRAC à s’adresser de nouveau [italique ajouté] au gouvernement concernant l’attribution des mandats pour des projets publics» (4).
Dans d’autres situations, l’IRAC a su trouver le ton nécessaire pour s’opposer au gouvernement fédéral au nom du respect des règles en matière d’attribution de contrats publics pour des services d’architecture. Ainsi, en 1982, soit seize ans avant la saga de l’ambassade du Canada en Allemagne, un autre président de l’IRAC, G. Macy DuBois (1982-1983), avait dénoncé publiquement la tendance du premier ministre Pierre Elliot Trudeau à sélectionner ses amis pour des projets fédéraux de grande envergure. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer l’exemple notoire de l’ambassade du Canada à Washington, conçue par l’architecte canadien Arthur Erickson — un ami connu de la famille Trudeau. Face à ce favoritisme manifeste, DuBois s’est porté à la défense de la profession en affirmant : « Nous avons la responsabilité de lutter contre cette tendance au secret et de contribuer à développer un système de sélection qui soit public, éclairé, objectif et exempt d’influences extérieures. Nous travaillons en ce sens… Seul un processus de sélection ouvert et public peut éliminer la souillure du favoritisme politique et ses sous-entendus infects » (5).
Ces deux précédents montrent bien que l’engagement de l’IRAC pour la défense de la qualité en architecture peut être honoré tout en respectant son rôle historique de « principal porte-parole de l’excellence dans le cadre bâti au Canada » (6), d’autant plus que ce rôle n’exclut pas de s’opposer auxdécisions politiques qui compromettent l’intégrité de la profession, notamment à l’étape cruciale de l’attribution de contrats.
La saga du Monument commémoratif national de la mission du Canada en Afghanistan
Depuis plus d’an, outre des acteurs politiques et médiatiques majeurs (7), des centaines d’architectes et autres professionnels du design au Canada ont utilisé leur voix pour dénoncer l’injustice subie par l’équipe sélectionnée par le jury du concours pour le Monument commémoratif national de la mission du Canada en Afghanistan. Le symbole est fort. Plusieurs ont d’ailleurs signé une pétition en ligne critiquant le processus de sélection antidémocratique de ce concours et appelant le gouvernement fédéral à infirmer sa décision. Malgré un consensus quasi général au sein de la communauté architecturale du pays, comment comprendre cette hésitation — voire ce refus — de l’IRAC de dénoncer publiquement cette irrégularité du processus de jugement ?
En fait, ce n’est que plusieurs mois après le début de la controverse suscitée par ce concours que l’IRAC est finalement sorti de son mutisme en publiant une lettre ouverte dans un magazine de design dont la maison d’édition est enregistrée au Registre des lobbyistes du Canada (8). Signée par Jason Robbins, président sortant de l’IRAC (2023-2024), cette lettre, adressée aux architectes plutôt qu’au gouvernement fédéral,contourne cependant l’enjeu central de la controverse. En effet, Robbins décrit ce concours comme « un bon exemple de bonnes intentions mal exécutées » (9). Semblant justifier les actions du gouvernement Trudeau plutôt que les critiquer, cette déclaration contraste avec les positions prises par d’anciens présidents dans des situations similaires d’ingérence. Robbins conclut sa lettre en minimisant l’importance des règles établies depuis des décennies en ce qui concerne les concours d’architecture : « En définitive, l’enjeu ne concerne pas les concours d’architecture. Malgré qu’un concours bien exécuté puisse offrir une occasion précieuse de lier la conception architecturale à un discours civique plus large, l’implication du public est un problème plus fondamental. Ce dont nous avons vraiment besoin, ce sont des occasions pour les architectes d’être créatifs et innovants. Il faut que ceux-ci puissent repousser les limites des processus actuels [italique ajouté] — tout comme ils le feraient dans le cadre d’un concours — en collaboration avec les clients et les groupes d’usagers, pour créer collectivement des bâtiments et des lieux qui ne soient pas seulement « quelque chose qu’un architecte pourrait aimer », mais quelque chose qui reflète clairement la culture canadienne — telle qu’elle est et telle que nous voulons qu’elle soit » (10).
Comment faut-il interpréter « repousser les limites des processus actuels » dans le contexte d’un concours d’architecture ? Cette prise de position signale-t-elle un changement fondamental dans la posture historique de l’IRAC, dont l’énoncé officiel de mission le dit pourtant « déterminé à montrer comment la conception améliore la qualité de vie tout en défendant les enjeux de société importants par une architecture responsable » (11) ? D’autant que cette organisation nationale représentant les architectes soutient, de surcroît, que les concours d’architecture doivent reposer « sur un processus juste et équitable pour toutes les parties concernées » (12).
Promouvoir l’excellence en architecture ou promouvoir les intérêts des architectes ?
Depuis sa fondation en 1907, l’IRAC a grandement contribué à définir l’excellence en architecture au Canada, notamment au moyen de formations offertes par des experts externes et grâce à son prestigieux programme de prix et distinctions (13). Cependant, l’échec du concours pour le Monument commémoratif national de la mission du Canada en Afghanistan nous rappelle que la promotion de l’excellence en architecture nécessite parfois des efforts de représentation politique — non seulement au nom des architectes, mais aussi pour le bien commun.
Ailleurs dans le monde, plusieurs organisations architecturales se sont données pour mission d’influencer les gouvernements sur des enjeux concernant l’environnement bâti. Aux États-Unis, un des objectifs avoués de l’American Institute of Architecture (AIA) est d’influencer les politiques publiques pour davantage de financement en architecture, tant aux niveaux local, étatique que fédéral (14). Au Royaume-Uni, le Royal Institute of British Architects (RIBA) fait ouvertement du lobbying auprès des parlementaires britanniques pour soutenir les intérêts des architectes et la qualité de cadre bâti britannique (15). De façon similaire, l’énoncé de mission de l’Union Internationale des Architectes (UIA) stipule que cette fédération travaille « à unifier les architectes, à influencer les politiques publiques [italique ajouté] et à faire progresser l’architecture au service des besoins de la société » (16). Même la Society of Architectural Historians (SAH), la plus grande organisation scientifique consacrée à l’étude de l’histoire de l’environnement bâti, a récemment exprimé son opposition au « Resiliency and Safe Structures Act », une loi votée par la législature floridienne en avril dernier (17). Compte tenu de l’activisme politique assumé de ces associations d’architectes à l’international, il apparaît pertinent de se questionner sur la situation canadienne dans ce registre.
L’enregistrement initial de l’IRAC au Registre des lobbyistes du Canada date de 1997, soit un an avant les déclarations d’Eva Matsuzaki citées précédemment à propos de la saga de l’ambassade du Canada à Berlin. Or, au moment de la publication de ce billet, cet enregistrement était inactif (18). Devant ce constat, la question qui coiffe ce billet demeure : l’IRAC peut-il promouvoir l’excellence en architecture tout en conservant sa capacité de critiquer nos gouvernements lorsque ceux-ci enfreignent sciemment les règles d’un concours d’architecture ? La promotion de l’architecture autorise-t-elle encore l’IRAC à critiquer le gouvernement fédéral lors de situations d’ingérence politique ? La critique étant en soi un moyen de promouvoir l’excellence en architecture, il appartient aux responsables de prendre position par rapport à de telles interrogations qui débordent de la présente enquête historique.
À l’instar de plusieurs organisations représentant des intérêts particuliers dans le domaine de l’architecture et du patrimoine, le Regroupement des ordres d’architectes du Canada (ROAC) a récemment publié un rapport exhaustif — officiellement appuyé par l’IRAC — prônant l’adoption d’une politique nationale de l’architecture au Canada. Les auteurs du rapport soulignent l’importance d’établir « la responsabilité des politiciens, des professionnels et du public » pour garantir le succès d’une telle politique (19). Concernant cette responsabilité collective, une autre ancienne présidente de l’IRAC, Ewa Bieniecka (2017), a déjà déclaré que « si les architectes veulent changer les choses et avoir de l’influence, ils doivent parler d’une seule et même voix. Les architectes doivent plaider en faveur du changement dans l’approvisionnement en services de conception et démontrer la valeur sociale et culturelle de l’excellence du design » (20).
Au-delà de la politique, l’histoire de l’architecture au Canada, somme toute relativement récente, nous montre néanmoins que les architectes ont toujours occupé une place cruciale au sein de la société civile, apportant des solutions justes et innovantes pour améliorer nos environnements de vie et nos communautés. Sans une voix forte et unifiée à l’échelle nationale, leur contribution à la résolution d’enjeux sociétaux importants risque de rester au stade de « bonnes intentions mal exécutées », pour reprendre les mots du président sortant de l’IRAC.
Né à Thetford Mines au Québec, Samuel Dubois est architecte (OAQ), chercheur universitaire et géographe de formation. Après avoir travaillé au sein d’agences d’architecture aux Pays-Bas, en Suisse et au Canada, il a entamé en 2020 des études doctorales en histoire, théorie et critique de l’architecture au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Samuel a présenté ses travaux de recherche à de nombreuses conférences scientifiques, notamment à l’Université d’Oxford, à la bibliothèque publique de New York et au Georgia Institute of Technology. Il est également le coéditeur de Thresholds 52: Disappearance, une revue scientifique à comité de lecture primée par l’AIA New York | Center for Architecture et publiée par MIT Press. Samuel a par ailleurs été membre du Comité des prix de l’IRAC de 2021 à 2023.
- (1) Jean-Pierre Chupin et Jacques White, « Sondage versus concours : simulacre et démocratie », Chaire de Recherche du Canada en Architecture, concours et médiations de l’excellence, 11 septembre 2023, https://crc.umontreal.ca/billet/sondage-versus-concours-simulacre-et-democratie/.
- (2) Amy Meunier, Anciens Combattants Canada, courriel envoyé le 19 juin 2023.
- (3) Traduction libre de : « Architecture services must be procured through a fair and transparent evaluation process, one that respects the unique contribution of the architectural profession as well as the business and financial risks taken by firms who participate. The competition for the design of the Berlin Chancery began as an open selection process. However, the outcome demonstrated a lack of understanding of the architectural process, and created the unwelcome appearance of a closed, if not overtly political, process ». Cité dans : Adele Weder, « A Berlin Chronicle », Canadian Architect, juin 1999, 20.
- (4) Traduction libre de : « The selection process for the Berlin Embassy has sparked the RAIC to once again approach the Government regarding the award of commissions for public projects ». Marco Polo, « A Question of Judgment », Canadian Architect, juin 1999, 20.
- (5) Traduction libre de : « We have a responsibility to combat this tendency towards secrecy and to help develop a selection system that is public, informed, objective, and free from extraneous influence. We are working to that end… Only an open and public selection process can remove the taint of political patronage and its unsavoury overtones ». Cité dans : Adele Weder, « A Berlin Chronicle », Canadian Architect, juin 1999, 20.
- (6) « Vision, mission et valeurs », Institut royal d’architecture du Canada, consulté le 11 septembre 2024, https://raic.org/fr/raic/vision-mission-et-valeurs.
- (7) Le dénouement controversé du concours pour le Monument commémoratif national de la mission du Canada en Afghanistan a fait l’objet d’un débat de plus de trois heures à la Chambre des communes du Canada le 5 décembre 2023, en plus d’être débattu au Sénat canadien, en commission parlementaire et dans une quarantaine d’articles de journaux canadiens.
- (8) « Le Registre des lobbyistes », Commissariat au lobbying du Canada, consulté le 11 septembre 2024, https://lobbycanada.gc.ca/app/secure/ocl/lrs/do/clntSmmry?sMdKy=1723667241364&clientOrgCorpNumber=378622&lang=fra.
- (9) Traduction libre de : « a good example of good intentions and bad execution ».Jason Robbins, « Bridging the Gap: Design Competitions and Public Preference in Architecture », Azure, 29 novembre 2023, https://www.azuremagazine.com/article/design-competitions-and-public-preference-in-architecture/.
- (10) Traduction libre de : « Ultimately, it’s not about design competitions. While a well-executed competition can provide an invaluable opportunity to connect architectural design to a broader civic discourse, engaging the public is a more fundamental problem. What we really need is opportunities for architects to be creative and innovative. We need them to be able to push the boundaries of our current process — much like they would within a competition — alongside the client and user groups to collaboratively create buildings and places that aren’t just “something only an architect could love,” but something that clearly reflects Canadian culture both as it is, and as we want it to be ». Jason Robbins, « Bridging the Gap: Design Competitions and Public Preference in Architecture», Azure, 29 novembre 2023, https://www.azuremagazine.com/article/design-competitions-and-public-preference-in-architecture/.
- (11) « Vision, mission et valeurs », Institut royal d’architecture du Canada, consulté le 11 septembre 2024, https://raic.org/fr/raic/vision-mission-et-valeurs.
- (12) « Concours d’architecture – Introduction », Institut royal d’architecture du Canada, consulté le 11 septembre 2024, https://raic.org/fr/raic/concours-darchitecture-introduction.
- (13) Je me suis d’ailleurs personnellement impliqué dans la réforme de ce programme en siégeant pendant trois ans au comité responsable de formuler les modalités de ce programme.
- (14) « Federal policy issues », American Institute of Architects, consulté le 11 septembre 2024, https://www.aia.org/advocacy/federal-policy-issues.
- (15) « Consultation responses », Royal Institute of British Architects, consulté le 11 septembre 2024, https://www.architecture.com/about/policy/consultation-responses.
- (16) « À propos », Union Internationale des Architectes, consulté le 14 août 2024, https://www.uia-architectes.org/fr/.
- (17) « New Statewide Florida Legislation Threatens Local Preservation Laws », Society of Architectural Historians, consulté le 11 septembre 2024, https://www.sah.org/about-sah/news/news-detail/2024/08/07/statement-on-ew-statewide-florida-legislation-threatens-local-preservation-laws?utm_source=Informz&utm_medium=email&utm_campaign=SAH&_zs=59fFc&_zl=sjNC4.
- (18) « Enregistrement – Lobbyistes salariés d’organisations », Commissariat au lobbying du Canada, consulté le 11 septembre 2024, https://lobbycanada.gc.ca/app/secure/ocl/lrs/do/vwRg?cno=584®Id=911000&lang=fra.
- (19) Regroupement des ordres d’architectes du Canada, L’architecture au Canada : Une vision pour l’avenir (Ottawa, Regroupement des ordres d’architectes du Canada, février 2023), https://roac.ca/wp-content/uploads/2023/03/Une-Vision-pour-lavenir_FR_comp.pdf.
- (20) Cité dans : Maria Cook, « La fiche d’Ewa Bieniecka », Journal de l’IRAC, février 2017, 19, https://raic.org/sites/raic.org/files/raic/documents/raic_hr2.pdf.